NOVEMBRE 1589.                                       --»
donne grande inquiétude à Paris. Cependant les pré­dicateurs ne cessent pas de le charger d'injures, l'ap­pellant tyran et usurpateur.
En ce mois parut une copie de l'arrêt donné par le parlement de Rouen le 3 septembre, déclarant cri­minels de leze-majesté divine et humaine, ennemis de ' Dieu, de l'Etat et couronne de France, tous les adhe-rans au Roy; eux et leur postérité privés de tous pri­vileges de noblesse; leurs estats vacans et impétrables; indignes de posseder aucuns benefices ni dignité en ce royaume; leurs biens et heritages acquis et confisqués au roy Charles x. De plus, ordonne que tous les gen­tilshommes catholiques, et autres personnes faisans profession d'armes, seront tenus dans huitaine prendre les armes, pour la manutention de l'honneur de Dieu et de l'Eglise catholique, apostolique, romaine, etc.
Paroît encore un imprimé qui assure que le a 3 et _*4 de septembre le duc de Nemours avoit taillé en piéces six cens hommes des troupes du Bearnois; que les Espa­gnols et Normands avoient enlevé deux navires char­gés de munitions, armes, chevaux et grande finance, que la royne d'Angleterre envoyoit au roy de Navarre.
[novembre.] Le mecredi premier de novembre, jour de Toussaints, à la faveur d'un brouillas qui se leva comme par miracle incontinent après la priere faite dans le Pré-aux-Clercs sur les six heures du matin, le Roy surprist les fauxbourgs, où il y eut grande déso­lation et meurtre des pauvres habitans, principalement par les troupes de M. de Chastillon, qu'on disoit s'estre souvenu des massacres de son pere et autres huguenots, faits par lés Parisiens ; et pour ce avoir crié en entrant :
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